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René Bousquet et Pierre Laval

Durant le Cartel des Gauches, René Bousquet fut mis en selle par un certain Pierre Laval lors de sa première présidence du Conseil qui débuta le 27 janvier 1931. Jeune espoir de la préfectorale, Il faisait partie des nombreuses jeunes pousses du socialisme français chargées de rédiger des discours ou des dossiers.

Il fut coopté, dès le début du Front Populaire, pour ses opinions à gauche et pour son loyalisme envers les institutions républicaines pour devenir sous-chef de bureau au cabinet du directeur de la sûreté nationale en 1936. Il y fut chargé de superviser les fiches, collectées dans différentes administrations, de cinq millions de Français et de deux millions d’étrangers classés « suspects » ou « indésirables ».

La chute du Gouvernement autoritaire du radical-socialiste Emile Combes suite à l'Affaire des fiches, le 19 janvier 1905, ne mit pas un terme au fichage d’état d’une partie des français avec le concours des Loges maçonniques de province. Disons qu’elle se fit plus discrètement par tous les gouvernements de gauche, dès le gouvernement qui succéda à celui d’Emile Combes. René Bousquet n’est, de ce point de vue, qu’un serviteur zélé qui étendra le fichage aux résistants et aux français de confession juive.

Dans le second gouvernement Laval de l’Etat français formé le 18 avril 1942, il est nommé Secrétaire général pour la police et y restera jusqu’au 13 décembre 1943. Il sera le grand ordonnateur des rafles de l’été 1942 et livrera aux nazis les juifs des zones occupée et libre. On lui doit aussi la création des fiches S (Comme sécurité) en 1942 qui sont encore d'actualité. A ce titre, il mérite largement d’être sur le Mur des collabos.

Il y croisera le jeune François Mitterrand qui occupait un modeste poste de fonctionnaire à la documentation générale du directoire de la Légion des combattants et volontaires de la Révolution nationale.

Leur amitié durable reste une énigme. Comment ce fidèle de Pierre Laval et ce jeune homme de 25 ans ambitieux ont-ils pu se lier d'amitié de façon durable ? Sans doute au sein de la mouvance de l'ancien groupe parlementaire des "Socialistes indépendants" qui tenait le pouvoir à Vichy avec Pierre Laval ! (Les socialistes indépendants sont ceux qui acceptèrent de participer à des gouvernements contrairement au reste des socialistes qui avait consigne de refuser toute compromission avec des gouvernements « Bourgeois »)

Un futur premier ministre de la cinquième République y faisait également carrière : Maurice Couve de Murville !

René Bousquet quittera son poste en décembre 1943 à la demande des allemands. Cela lui permettra d’invoquer le « Double jeu » (Comme Mitterrand) devant la haute Cour de Justice devant laquelle, malgré la lourdeur de son dossier, il sera quasi-acquitté en 1949.

A la même époque, très discrètement, il opère le rétablissement financier et les affaires du journal régional du Sud-Ouest radical-socialiste et franc-maçon la « Dépêche » (Devenu en 1947, la Dépêche du Midi). Dirigé sous l’occupation par Maurice Sarraut (Sénateur radical-socialiste franc-maçon qui sera défendu par René Bousquet face à la Gestapo), la Dépêche y défend la ligne politique du Régime de Vichy.

Contrairement à l’ensemble des journaux ayant, de près ou de loin, pris des positions pour la Régime de Vichy, la Dépêche est le seul journal autorisé à reparaître après la seconde Guerre mondiale. En 1947, elle prendra le nom de Dépêche du Midi. René Bousquet et ses réseaux y sont pour beaucoup (Alors que la division des français était encore à son maximum).

De 1959 à 1971, René Bousquet fera partie du conseil d’administration de ce très vieux titre de la presse radicale-socialiste né en 1870. Il animera la rédaction au côté d’Evelyne Baylet (Mère de l’actuel propriétaire)… et fera campagne pour François Mitterrand.

Tag(s) : #Le mur des Collabos
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