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Alain, Maître à penser du radicalisme & théoricien du pacifisme          Bourson Alexandre, dit Zévaès - Compagnon de Jean Jaurès & anti-clérical          Adéodat Constant Compère,  dit Compère-Morel - Compagnon de Jules Guesde - Écrivain et théoricien du Socialisme français          Charles Spinasse - Député maire SFIO de Tulle et ancien ministre de l'économie du Front populaire de Léon Blum          Paul Rives - Député SFIO de l'Allier - Directeur du Bureau International du Travail - Dirigeant du journal L'Effort          François Chasseigne – Membre du Comité central du Parti communiste – Député SFIO – Membre de la loge de Châteauroux « La Gauloise »           Albert Chichery - Député radical & radical-socialiste de l'Indre - Ministre de Pétain - Intime de Pierre Laval          Jean Marie Clamamus - Député puis sénateur communiste de la Seine - Membre du Parti ouvrier & paysan          Henri Labroue - Député radical-socialiste de Gironde - Fondateur de l'Institut d'études juives - Auteur de "Voltaire antijuif"                    Anatole De Monzie – Dix-huit fois ministre socialiste – Collabore à la « Revue de la pensée socialiste » de 1941 à 1942 – Président du CNAM de 1941 à 1944          Pierre Laval – Le plus brillant des socialistes d’avant-guerre – Vice-président du Conseil à deux reprises sous Vichy          Paul Faure – Ministre d’état dans le Gouvernement de Léon Blum – Nommé au Conseil national en 1940 – Parraine le journal collaborationniste socialiste L’Effort.          Louis L'Hévéler  - Député SFIO du Morbihan - Membre du Conseil national de Vichy - Collabore au journal socialiste collaborationniste L'Effort          Jules Romain – Intellectuel et homme de lettres français – Propagandiste en France du National-socialisme de 1933 à 1939          René Bousquet – Jeune pousse socialiste dans le gouvernement de Pierre Laval en 1931 – Responsable des rafles des juifs en 1942

 

 

BOURSON Alexandre, dit ZÉVAÈS - Compagnon de Jean Jaurès & anticlérical
Alexandre Bourson - Le mur des collabos

Député socialiste de l'Isère du 22 mai 1898 au 31 mai  1902, puis du 13 mars 1902 au 31 mai 1910, inscrit dans le groupe Socialistes parlementaires.

En octobre 1898, il fait partie, avec Jean Jaurès, Jules Guesde et Viviani, du comité de vigilance désigné par le parti socialiste pour se dresser contre l'agitation nationaliste antidreyfusarde.

Durant son premier mandat,  Il dépose de nombreuses propositions de loi qui, toutes, témoignent de son sens social sur «l'organisation générale et immédiate des retraites et des soins de maladie pour les travailleurs », sur les règlements d'atelier», sur les accidents du travail, sur le repos hebdomadaire à accorder aux employés de commerce et de magasin. Il propose « la suppression des sous-préfets », la suppression du budget des cultes, il demande d'interdire l'intervention de l'armée dans les grèves et dépose un projet loi tendant à organiser le droit de grève. Il dépose un projet de résolution tendant à faire élire par les ouvriers les inspecteurs du travail ».

Il est connu également comme historien de la troisième République et du Socialisme français. Son œuvre est très abondante : Aperçu historique sur le parti ouvrier français (1899) ; Le socialisme en France depuis 1870 (1908) ; Les Guesdistes (1911) ; Notes et souvenirs d'un militaire (1913). Son Histoire de la troisième République, publiée en 1926, se lit encore avec beaucoup d'intérêt.

Le collaborateur

Il collabora pendant tout le régime de Vichy au journal L'Œuvre dont la ligne éditoriale était alignée sur celle du Rassemblement National Populaire de Marcel Déat qui cultivait un certain anti-pétainisme car  trouvant le pouvoir établi à Vichy pas assez engagé dans la « collaboration européenne » et trop « réactionnaire ».

En 1941, il écrivit un livre sur la continuité de la pensée de Jean Jaurès : "Jean Jaurès, un apôtre du rapprochement franco-allemand", (Ed. Aux Armes de France, Paris, 1941). 

Ce compagnon de Jean Jaurès ne fut pas collaborateur par hasard. Il est à classer dans la catégorie de ceux qui ont suivi les idées pacifistes d'Aristide Briand (prix Nobel de la Paix 1924) : La Paix en Europe se fera à la condition qu'il y ait une construction européenne dirigée par un organe non démocratique (la SDN ancêtre de l'ONU). ZÉVAÈS, en 1940, vit la collaboration politique avec l'Allemagne comme l'embryon de cette construction qui devait être effective dès la Paix signée ! Je ne suis pas sûr que Jean Jaurès ait apprécié de voir mêler son nom à cela...

 

Adéodat Constant COMPÈRE dit COMPÈRE-MOREL - Compagnon de Jules Guesde - Écrivain et théoricien du Socialisme français
Compère-Morel - Mur des collabos

Député du Gard du 25 avril 1919 au 31 mai 1936, inscrit successivement aux groupes parlementaires Socialistes unifiés, Parti socialiste et Parti socialiste de France - Union Jean Jaurès.

Dès 1891 il s'inscrit au parti ouvrier français, et devient un disciple de Jules Guesde. Il devient aussitôt un militant et un propagandiste du socialisme. En 1896, il crée à Breteuil-sur-Noye une coopérative « La Prolétarienne » qui contribue puissamment à sa popularité.

Comme député, il sera très actif dans les domaines de l'agriculture et des finances. Il ne se représentera pas en 1936 pour cause de santé.

Il souhaitait la réforme d'une Constitution « désuète et périmée » et la transformation d'un système parlementaire « archaïque et suranné ». De ce fait, il est à classer dans le camp des antiparlementaristes qui refusaient le jeu stérile des partis (Dont Pierre Laval).

Il proclamait encore que le socialisme « conditionné par le capitalisme dont il est le légitime héritier, ne pourra vaincre que s'il tient compte des contingences nationales et s'il reste attaché aux grands souvenirs et aux vieilles traditions de notre histoire. »

Théoricien du Socialisme français, Il a écrit de nombreuses brochures de propagande : Les trois-huit, La vérité aux paysans, Les propos d'un rural, Les paysans et le socialisme ; Socialisme et agriculture, etc. En 1909, il prononça à Saint-Etienne un discours qui marqua le début de l'action socialiste dans les campagnes. Il assura la direction technique de l'Encyclopédie socialiste en douze volumes et publia, en 1924, un Grand dictionnaire socialiste. Il écrivit également une biographie de Jules Guesde.

En juillet 1933, au moment de la scission du parti socialiste, Compère Morel rejoindra, comme Marcel Déat, le Parti socialiste de France - Union Jean Jaurès. Suivant ses convictions les plus profondes, cela le conduira dans la Collaboration.

Le collaborateur

Compère Morel sera dans le train des premiers ralliés au Régime de Vichy. Il collaborera jusqu'à sa mort en 1941 au journal "L'Effort". Fondé début août 1940 par deux députés de la SFIO (Charles Spinasse & Paul Rives), L'Effort expose une politique nationale à tendance socialiste. Malgré son modeste tirage, il sera le relai de la politique de Marcel Déat dans la zone libre.

Ce compagnon de Jules Guesde ne fut pas collaborateur par hasard. Il est à classer parmi les socialistes qui cherchèrent une troisième voie au Socialisme (ni socialisme révolutionnaire, ni Fascisme) et crurent la trouver dans le Régime de Vichy. Ce ne fut pas le cas de tous les députés de la SFIO qui avaient rejoint le Parti socialiste de France - Union Jean Jaurès (en 1933, ils furent très largement majoritaires chez les élus socialistes... mais minoritaires auprès des militants).

 

Charles Spinasse - Député maire SFIO de Tulle et ancien ministre de l'économie du Front populaire de Léon Blum
Charles Spinasse - Le Mur des collabos

Maire d'Egletons en Corrèze de 1929-1944 et 1965-1977

Conseiller général du canton d'Egletons de 1919 à 1949 puis de 1961 à 1976 (Il prendra sous son aile un tout juste parachuté de Paris : Jacques Chirac)

Député SFIO de Corrèze de 1924 à 1942

Ministre de l'Economie nationale du 4 juin 1936 au 22 juin 1937 pendant le Front populaire de Léon Blum. Il sera l'un des signataires des accords de Matignon.

Ministre du Budget du 13 mars au 10 avril 1938 dans le second cabinet Blum.

Il fait partie du courant pacifiste, anticommuniste et planiste de la SFIO. Pendant la "Drôle de guerre", son attitude est "celle d'un attentiste secrètement fasciné par le National-socialisme".

Le collaborateur

Le 6 juillet 1940, devant de nombreux parlementaires réunis à Vichy, il plaide en faveur d'un changement de régime dans un sens autoritaire, et proclame son appui à la politique du maréchal Pétain. Après avoir voté l'attribution des pleins pouvoirs le 10 juillet, il reste dans un premier temps en zone non occupée et soutient le régime de Vichy.

En août 1940, il fait partie avec Paul Rives (un autre député SFIO) des membres fondateurs du quotidien L'Effort, journal soutenant la collaboration et publié sous censure en zone non occupée. L'Effort expose une politique nationale à tendance socialiste. Malgré son modeste tirage, il sera le relai de la politique de Marcel Déat dans la zone libre.

Il fonde ensuite et dirige, à Paris, l'hebdomadaire Le Rouge et le Bleu, « revue de la pensée socialiste française », selon l'en-tête. Le premier numéro paraît le 1er novembre 1941. Le journal a l'autorisation de la censure allemande et le soutien d'Otto Abetz, on y prône une collaboration européenne, qui soutient Pierre Laval après son retour au pouvoir, mais qui n'entend pas renier les traditions socialistes et républicaines de la gauche française. Le Rouge et le Bleu cessera de paraître en août 1942 (le dernier numéro est daté du 22 août). Après cette interdiction, Charles Spinasse est évincé de L'Effort et cesse toute activité dans la presse autorisée.

Charles Spinasse est emprisonné pendant quatre mois, accusé de collaboration avant d'être finalement libéré le 22 octobre 1945.

Cet ancien ministre de l'économie du Front populaire ne fut pas collaborateur par hasard. Il est à classer parmi ceux qui cherchaient une troisième voie au Socialisme en dehors du Communisme et du Fascisme.

 

Paul Rives - Député SFIO de l'Allier - Directeur du Bureau International du Travail - Dirigeant du journal L'Effort
Paul Rives - Le mur des collabos

Membre de la Section française de l'Internationale ouvrière (SFIO), il est proche de l'aile pacifiste du parti animée par Paul Faure, son secrétaire général jusqu'en 1940.

Professeur de philosophie au prestigieux lycée Saint Louis à Paris

Secrétaire général, puis directeur du Bureau international du travail.

Membre du Grand Orient de France.

Proche de la LICA (Les cahiers Antiracistes le rangeront en 1944 parmi les plus fervents antiracistes de l'avant-guerre)

Député de l'Allier, inscrit dans le groupe Parti socialiste du 8 mai 1932 au 31 mai 1942. Il votera les pleins pouvoirs au maréchal Pétain le 10 juillet 1940.

Le collaborateur

Ayant voté en faveur de la remise des pleins pouvoirs au maréchal Pétain en juillet 1940, Paul Rives s'engage fermement dans la voie de la collaboration, participant à plusieurs organes de presse collaborationnistes et rejoignant le Rassemblement national populaire tout en continuant de se revendiquer du socialisme. Il codirige après 1940 le journal L’Effort avec Charles Spinasse. Membre du RNP, il insiste, en 1942, sur la nécessité d’une victoire de l’Allemagne.

 

François Chasseigne - Membre du comité central du Parti Communiste - Député SFIO - Franc-maçon à la loge de Châteauroux "La gauloise"

Dirigeant des Jeunesses communistes et membre du comité central du Parti Communiste

Député SFIO de l'Indre du 8 mai 1932 au 31 mai 1936 (groupe parlementaire "Unité ouvrière") et du 3 mai 1936 au 31 mai 1942 (groupe parlementaire "Parti de l'unité prolétarienne"

Mobilisé dès le début de la guerre 1939-1940, il est presque aussitôt blessé.

Le collaborateur

A Vichy, François Chasseigne signe la « Déclaration du 7 juillet 1940 à propos de l'Assemblée nationale ». Celle-ci dénonce la troisième République, réclame un ordre nouveau, autoritaire, national et social, demande le retour du gouvernement à Paris et appelle à la réconciliation avec l'Allemagne. C'est dans ce texte qu'apparaît pour la première fois le terme de « collaboration ». 

Après avoir voté le 10 juillet 1940 le projet de loi portant révision constitutionnelle, François Chasseigne regagne Issoudun où il se remet de sa blessure à la jambe reçue le 26 mai 1940 à Ozone (Belgique).
A la suite du décès du maire d'Issoudun, il exerce de fait les fonctions de premier magistrat municipal avant d'être nommé à ce poste le 1er mai 1941.

En février de cette même année, il devient secrétaire général d'un éphémère Comité de rassemblement pour la révolution nationale.

En mars il est chargé de mission au secrétariat général de l'information. Responsable de la « propagande sociale du maréchal », François Chasseigne défend la révolution nationale, la Charte du travail, puis la « Relève » et le service du travail obligatoire (S.T.O.).

Promu directeur de la propagande ouvrière au ministère de l'information le 1er janvier 1943, il dirige, à partir de novembre 1943, le cabinet de Jean Bichelonne au ministère du travail.

Commissaire général à la main d'œuvre et au travail en janvier 1944, François Chasseigne devient secrétaire d'Etat au Ravitaillement le 31 mars 1944. Il le restera jusqu'à la Libération.
Il ne suit pas le gouvernement de Vichy dans la retraite allemande et doit répondre de son comportement pendant l'occupation. Il sera exclu de la SFIO à la Libération.

 

Albert Chichery - Député radical & radical-socialiste de l'Indre - Ministre de Pétain - Intime de Pierre Laval
Albert Chichery - Le Mur des collabos

Député de l'Indre du 8 mai 1932 au 31 mai 1942, inscrit dans le groupe Républicain radical et radical-socialiste.

Ministre du Commerce et de l'Industrie du 5 au 16 juin 1940 dans le gouvernement Paul Reynaud.

Ministre de l'Agriculture et du Ravitaillement du 16 juin au 12 juillet 1940 dans le gouvernement Philippe Pétain.

Industriel du Cycle, propriétaire de la marque de bicyclette de Dion-Bouton

Le collaborateur

Au Congrès de Vichy du 10 juillet 1940, Albert Chichery vote les pouvoirs constituants demandés par le maréchal Pétain (comme tous les parlementaires de l'Indre).

Dès le 11 juillet 1940, il participe aux réunions du "Comité pour la constitution du parti unique" pilotées par Marcel Déat. Ce parti en gestation veut faire de la France « une
communauté nationale dont le monde paysan sera l'armature essentielle, où la
famille redeviendra la cellule sociale par excellence ».

Albert Chichery  entérine la dissolution de la franc-maçonnerie, les lois anti-juives et la réorganisation de l'Etat selon  un mode corporatiste.

Il collaborera jusqu'en 1944. Le 10 juillet 1944, le Commissaire des R.G. écrit à son sujet : "s'est rallié à la politique du Maréchal, ce qui depuis quelque  temps semble diminuer sa popularité dans son ancienne circonscription et l'a  fait exclure du Parti Radical-Socialiste reconstitué à Alger".

Membre du Conseil national, assemblée consultative de 213 membres créé par le Gouvernement de Vichy, il le restera de 1940 à 1944.

Malgré une aide discrète à la Résistance locale (à laquelle il fournit des vélos à la fin de la Guerre), sa condamnation à mort est annoncée par la Radio de Londres ; il est enlevé dans sa propriété de Madrolles à Pouligny Saint Pierre et exécuté sommairement d'une balle dans la nuque, sans jugement, par des Résistants de la région du Blanc, au coin du Bois d'Avignon le 15 août 1944. L'amitié qui le liait de longue date à Pierre LAVAL n'est sans doute pas étrangère à cette fin tragique.

 

Jean Marie Clamamus - Député puis sénateur communiste de la Seine - Membre du Parti ouvrier & paysan
Jean-Maris Clamamus - Le Mur des collabos

Député Communiste de la Seine du 11 mai 1924 au 23 février 1936

Sénateur Communiste de la Seine du 1 janvier 1936 au 1 janvier 1945

Maire de Bobigny de 1919 à 1945

En octobre 1939, Jean-Marie Clamamus quitte le parti communiste pour marquer, avec les députés fondateurs de l'Union populaire française, son opposition au pacte germano-russe et à l'agression de l'U.R.S.S. contre la Pologne. Il évite, par la même occasion, de perdre son siège de sénateur et celui de maire de Bobigny, de se retrouver en prison (ou dans la clandestinité).

Le collaborateur

Le 10 juillet 1940, au Congrès de Vichy, Jean Marie Clamamus vote les pouvoirs constituants au maréchal Pétain, puis se rallie au Parti Ouvrier et Paysan Français.

Le Parti Ouvrier et Paysan Français a été fondé en février 1941 par Marcel Gitton, ancien numéro trois du Parti Communiste, et par les parlementaires communistes hostiles au Pacte germano-soviétique (issus de l'Union populaire française). Ce sera une des organisations collaborationnistes crées par la Gauche révolutionnaire. 

En septembre 1941, le POPF afficha sur les murs de la région parisienne une première « lettre ouverte aux ouvriers communistes », signée par 29 anciens dirigeants du PCF

 

Henri Labroue - Député radical-socialiste de Gironde - Membre de la loge parisienne "Les droits de l'Homme" - Fondateur de l'Institut d'études juives
Henri Labroue - Le Mur des collabos

Député de Gironde du Parti républicain radical et radical-socialiste du 10 mai 1914 au 7 décembre 1919. Député de Gironde de la Gauche radicale du 29 avril 1928 au 31 mai 1932. Vice-président à l'Assemblée nationale du groupe "Gauche sociale et radicale".

Agrégé d'histoire, docteur ès-lettres, diplômé d'études supérieures en droit.

Chantre de la laïcité, membre de la loge parisienne "Les droits de l'Homme", militant de la Ligue des droits de l'Homme.

Le collaborateur

Avec l'accord total de la "Propaganda staffel" du 2 octobre 1940, il publie le livre "Voltaire antijuif" aux éditions Documents contemporains (Paris 1942). Ce livre sera en réalité édité par une maison allemande grâce au soutien personnel du Docteur Joseph Goebbels (Demande faite en janvier 1941).

Bien que largement rédigé avant 1939, Henri Labroue ne put le faire paraitre à cause de la restriction de la liberté de la presse du 21 avril 1939 (Voir l'introduction de l'ouvrage). Travail laborieux de lecture de tous les écrits de Voltaire, Henri Labroue extrait l'ensemble des citations pour expliquer en 108 pages toute la pensée antisémite de Voltaire. Dans sa conclusion, comme tout le courant pacifiste, il accusera les Juifs d'être les seuls responsables de la guerre.

Fonde à Bordeaux, avec le généreux soutien des autorités allemandes, l'Institut des Etudes juives qui présente dans cette même ville l'exposition "Le Juif et la France"; exposition qui fera une tournée dans les principales villes françaises.

En 1942, il est nommé titulaire d'une chaire d'histoire du judaïsme (En fait d'Antisémitisme) à la Sorbonne. Dès le 15 décembre 1942, lors de la leçon inaugurale dans l'amphithéâtre Michelet, Henri Labroue est accueilli par les sifflets et les invectives. Il renonce et opère un repli. Dés janvier 1943, le second cours est supprimé fautes d'auditeurs (Quatre s'étaient inscrits).

Apprécié des Allemands, il fera plusieurs conférences à l'université de Francfort en avril 1944, au cours desquelles il pourra développer ses « analyses » racistes.

Henri Labroue rédigea pendant l'occupation l'ouvrage "La question juive en France et dans le Monde" qui ne parut jamais.

Incarcéré à la Libération, il est condamné à 20 ans de réclusion, après avoir refusé de répondre au juge d'instruction et interdit à son avocat de plaider, ne reconnaissant pas « cette juridiction d'exception qu'était la Cour de justice composée d'adversaires politiques ».

Gracié après une détention de huit ans par un décret présidentiel du 14 novembre 1951, il se retire à Nice, où il décède le 29 août 1964. 

 

Anatole de Monzie - Dix-huit fois Ministres socialiste - Collabora sous l'occupation à la "revue de la pensée socialiste" - Nommé par Pétain directeur du CNAM jusqu'en 1944
Anatole de Monzie - Le Mur des collabos

Député de Cahors en 1909, il rejoindra le groupe des Républicains socialistes (Socialistes favorables à une participation à des gouvernements « Bourgeois » contrairement aux socialistes du Parti socialiste unifié). Il rentrera dans un gouvernement en 1913 pour la première fois comme sous-secrétaire d’état à la marine marchande d’un gouvernement de gauche. Il sera au total dix-huit fois ministre.

A la Chambre des députés, il s’illustre en 1922 pour la reconnaissance par la France de l’Union soviétique de Lénine. Fervent opposant des langues régionales et pour l’uniformisation de l’éducation des jeunes français, il déclarera, en tant que ministre de l’Instruction publique en 1925 lors de l’inauguration du pavillon de la Bretagne à l’Exposition internationales des arts décoratifs de Paris : « Pour l’unité linguistique de la France, le Breton doit disparaitre ».

Il sera le premier ministre de « L’éducation nationale » en 1932 (Et non plus de l’Instruction publique), nationalisant ainsi le rôle d’éducation jusque-là dévolus aux seuls parents.

Le collaborateur

Sous l’occupation nazie, Anatole de Monzie participa à la rédaction de la « Revue de la pensée socialiste », Le Rouge et le bleu, dont le premier numéro date du 1er novembre 1941. Créée par le socialiste Charles Spinasse, cette revue était proche des idées de Marcel Déat en faveur d’un collaborationnisme socialiste et d’un fédéralisme européen sous domination de l’Allemagne nazie. La revue sera supprimée en août 1942 par l’occupant suite au désaccord entre son rédacteur en chef et Marcel Déat au sujet de la création d’un parti unique d’orientation nationale et socialiste.

Anatole de Monzie fut nommé, par le maréchal Pétain, président du Conservatoire National des Arts et Métiers en 1940 ; poste qu’il conservera jusqu’en 1944.

Durant toute l’occupation, il sera un ami intime d’Otto Abetz, ambassadeur du troisième Reich à Paris.

Pour ses actes de collaboration, il sera mis à l’index à l’automne 1945 par le Comité national des écrivains.

 

Paul Faure – Ministre d’état dans le gouvernement de Léon Blum – Membre du Conseil national sous le Régime de Vichy – Parraine le journal socialiste collaborationniste l’Effort

Entré en politique en 1901 au Parti ouvrier français d’obédience marxiste dirigé par Jules Guesde. A partir du Congrès de Tours de 1920, il devient secrétaire général de l’appareil socialiste et rédacteur en chef du Populaire. En 1936, il devient ministre d’état du premier gouvernement de Front populaire dirigé par Léon Blum.

Pacifiste convaincu, il sera à partir de 1936, chef de file de l’important courant contre la guerre au sein de la SFIO, s’opposant ainsi à Léon Blum qu’il accuse de bellicisme. Son courant obtiendra, au congrès de 1939, 2200 mandats contre 2800 pour la tendance Léon Blum.

Parmi ses fidèles, dont bon nombre sombrera dans la collaboration. Une tendance plus radicale de ses idées, intitulée Redressement socialiste animée par Ludovic Zoretti, verra dans l’Allemagne et l’Italie des nations prolétaires opprimées par la France et l’Angleterre. Ce courant fauriste obtiendra 276 mandats sur 5 000.

Le courant initié par Paul Faure mettra sur la voie de la collaboration des militants comme Ludovic Zoretti, Georges Albertini, Georges Soulès, pour les plus radicaux ; Jean-Baptiste Séverac, Charles Spinasse, Julien Peschadour, André Delmas, Louis l’Hévéder, Fernand Roucayrol, Georges Dumoulin, etc.

Le collaborateur

Paul Faure sera nommé au Conseil national, assemblée consultative créée le 22 janvier 1941 qui se voulait être une « Vaste cellule de réflexion du Régime de Vichy destinée à rechercher les moyens d’améliorer la situation précaire dans laquelle se trouve le pays après la défaite ».

Paul Faure parrainera la création du journal socialiste collaborationniste « L’Effort » en août 1940 avec le soutien d’une vingtaine de députés socialistes appartenant à son courant au sein de la SFIO. C’est l’organe de presse du courant fauriste sous l’occupation avec son intitulé : « Organe socialiste de reconstruction nationale ». L’Effort deviendra franchement pro-allemand à partir de 1942.

En 1944, il sera sur la liste des 80 parlementaires de la SFIO exclus pour collaboration.

  

 

Louis L’Hévéder – Député SFIO du Morbihan – Membre du Conseil National de Vichy – Collabore au journal collaborationniste socialiste L’Effort

 

Secrétaire fédéral de la SFIO du Morbihan en 1925 à l’âge de 26 ans ; premier député socialiste du Morbihan en 1930, alors terres conservatrices ; proche de Paul Faure, il le suivra dans son action pacifiste notamment au moment des accords de Munich.

Le collaborateur

En janvier 1941, il est nommé par Philippe Pétain au Conseil national, mais semble-t-il refuse de siéger. Il refusera aussi de signer l’engagement de non-appartenance à la Franc-maçonnerie exigée pour tous les fonctionnaires, ce qui lui vaudra sa radiation en tant que professeur de lycée.

Dans la mouvance de Paul Faure, il parrainera la création du journal L’Effort, « Organe socialiste de reconstruction nationale », puis collaborera à sa rédaction. L’Effort deviendra franchement pro-allemand à partir de 1942.

Fin août 1944, Louis L’Hévéder sera arrêté à Paris par les FFI et interné à l’Institut dentaire. Il subira les exactions des communistes avant d’être relâché à la demande des autorités officielles souhaitant mettre fin à l’épuration sauvage. Comme tous les députés socialistes pacifistes, il sera exclu de la SFIO en 1944 pour collaboration.

Tag(s) : #Le mur des Collabos, #Totalitarisme du XXe siècle
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