Alors que le parcours de la troisième République est périodiquement semé d’affaires politico-financières impliquant le monde politique durant la période précédant la grande Guerre, un homme charme l’opinion par son désintéressement, l’étendue de ses connaissances, son sérieux et sa puissance de travail : Raymond Poincaré, le cousin du célèbre mathématicien Henri Poincaré.
A l’époque, on citait des anecdotes qui ravissaient ceux qui étaient écœurés par la facilité des mœurs parlementaires. Par exemple, le tri qu’il opérait, étant ministre, entre sa correspondance officielle et ses lettres personnelles, confiant la première à l’huissier de service et jetant lui-même les secondes à la poste après les avoir affranchies de ses deniers ; son refus de toucher, en tant qu’avocat, des honoraires pour une affaire importante qu’il avait longtemps étudié mais qu’il n’avait pas eue à plaider ayant réussi à la régler avant l’audience, par une transaction avantageuse pour son client.
On cite également, la fin absolue de non-recevoir émanant d’un parent ; le coussin brodé renvoyé à une admiratrice qui lui en avait voulu faire cadeau. Et bien d’autres anecdotes qui lui ont valu d’être surnommé au Palais du Luxembourg « La blanche hermine » et à la Chambre « Le chevalier Bayard ».
L’opinion retiendra de lui un lorrain énergique et têtu, un patriote incorruptible, un infatigable chasseur à pied, un « Homme d’acier ».